Stray shafts of sunlight
Des extraits de concerts datant du printemps 2007 (Munich, Berlin, Hambourg, Venise, Grenoble et Montreuil) permettent à Jean-Luc Guionnet, Eric LaCasa et Philip Samartzis, de prolonger les effets d’un Soleil d’artificeenregistré à la même époque.
La lumière a quelque chose à voir – un aigu qui perce et résiste, une voix inquiète de détails, des notes d’alto refoulées qu’une sonde cherche, dans le corps de l’instrument, à récupérer, quelques moteurs branlants, des enregistrements de phénomènes naturels qui déposent plus qu’ils n’érodent, d’autres notes de saxophones, longues cette fois, parasitant une électronique de mitraille – et même à réfracter : les sous-bassement tanguent si, à la surface, les musiciens ne trahissent aucun remous.
Voilà pourquoi leur promenade en sons donnés et paysages réinventés ajoute à l’irréalité des choses, voire, puisque l’association est ingénieuse, à la poignante vérité des choses abstraites. Guillaume Belhomme © Le son du grisli february 2014
With regard to its precursor Soleil D'Artifice on this same label, the second disc by this French/Australian troika deals more often with feeble illumination and unhealthy urgency — spelled "sense of oppression" — in spite of its title. The mixing of live sets from 2007 in Germany, Italy and France was performed five years later by La Casa, who perhaps should be credited as the effective "composer" in this case.
The spaces may be large and barren, but they're almost never completely empty. The fixed rates of the electronic frequencies integrate the reflections of Guionnet's saxophone innards for brief segments in the first movement, then remain alone in between unkind hums and whirs. The reedist's "human" component is nevertheless cold-blooded, to a point of near-equivalence with the sounds released by the machines. In the middle track, an extensive voyage where industrialized starkness and distant memories commingle inside massive mutations, we found ourselves swept over by the psychological powerfulness of selected layers. Intelligently, faraway reverberations of "regular" musicality — a radio, a jazz guitar played by someone, a woman intoning "La Vie En Rose", quick-paced heels in a nocturnal urban landscape — are thrown in sparsely to assure that we're still in the corporeal variant. Yet the forward-looking arrangement appears as masterfully glacial, no remorse shown for the ear-perking listener. The closing slice begins with pressurized sonorities hardly grazed by a series of unsteady reed pitches, and stays in the same territories: indiscernible under-rhythms, aerial views of utter desolation, sudden quacks, percussive surges, cryptic discharges, something running within the rusty tubes of a decaying bathroom; it might be residual waters, or cockroaches, or the outset of our mind's disintegration process.
Thought-provoking material, to say the least. These gentlemen possess a unique capability of turning a mixture of normal incidents and adroit manipulations into recordings that make one ponder deeply about the less than secondary role we've been given as (hypothetically) sentient creatures, the weakest links in the chain of recurrent misconception. Fortunately, the possibility exists to acquire what's truly essential from the only trustworthy educator: sound. Massimo Ricci, http://www.squidsear.com/ February 2014
stray shafts of sunlight est la deuxième publication du trio Guionnet/La Casa/Samartzis, après Soleil d'artifice édité sur le même label. Cette formation explore un champs musical particulier, celui de la confrontation entre différents supports, gestes et outils musicaux. Une confrontation où ces différents éléments finissent par se réunir en une musique organique où chaque élément fait partie d'un tout dont il est fonction. Durant la tournée que documente ce disque, la base de chaque pièce semble semble être les prises de son d'Eric La Casa. Des sons préenregistrés, immuables, fixes et stables, qui servent, avec l'environnement de chaque lieu, de fondements aux gestes sonores et instrumentaux de Jean-Luc Guionnet au saxophone et de Philip Samartzis à l'électronique.
Confrontation entre l'électronique live, les prises de son ou field-recordings, et l'instrument, mais aussi entre la composition et l'improvisation. Car le trio semble investir un espace interstitiel en quelque sorte entre l'improvisation et la composition, un espace où le lieu et les prises de son servent de partition et de grille aux interventions électroniques et instrumentales. Ces dernières sont souvent simples et minimales, un souffle, un slap, une note, une sinusoïde. Mais la simplicité n'enlève rien à l'intensité, car les deux musiciens, en prenant bien note de l'espace sonore dans lequel ils s'inscrivent, font également attention à n'intervenir qu'au moment opportun. Par rupture ou par continuité, les éléments instrumentaux et électroniques s'insèrent brusquement ou subrepticement dans l'espace sculpté par Eric La Casa et les lieux d'enregistrements. On ne sait jamais trop qui remplit quelle fonction, si les interventions prochaines se feront par continuité ou rupture, si on a affaire à du son live ou préenregistré, ce qui est établi et fixe et ce qui relève de la performance et de l'improvisation, ce qui relève des conditions objectives de représentations et de la volonté des trois musiciens. Les trois musiciens semblent explorer en somme les limites de la subjectivité et de la volonté dans un environnement qui détermine en grande partie le geste musical.
Et le plus intéressant, c'est qu'ils ne se situent pas dans une recherche qui fétichise l'objectivité et le déterminisme, ou la subjectivité et la spontanéité, mais dans une recherche sur les limites de ce dualisme présent dans toutes formes de musique, mais dont la plupart des musiciens oublient souvent les limites. Un superbe dialogue entre le matérialisme et le subjectivisme, où les deux parties se construisent l'une l'autre, où les interventions musicales sculptent le matériel préenregistré et où ce dernier détermine les éléments instrumentaux et électroniques. Recommandé.
Julien Héraud, may 2013, Impro Sphere
Three selections from a 2007 European tour, all discreet, subtle and enjoyable. Guionnet is on saxophone here (the others on laptops and electronics), occasionally recognizable as such but always melding with Samartzis and La Casa in quietude and immersion into the room. You hear muffled conversations, breath through the sax, exterior sounds, thin sine tones--just a fine, breathing atmosphere. A few days ago, I went to the opening evening at Présences Electroniques festival here in Paris and, as is often the case, was appalled by the stale vocabulary utilized in much electronic music, the clichéd synth tones, the paucity of sonic exploration. Then I hear something like this where that whole desperate search for purportedly new sounds is, I imagine, not really a consideration yet...all these wonderful new sounds emerge, fresh and invigorating, without the slightest tinge of academe. That notion of "unfolding" which I prize so highly and which is so bafflingly absent in much contemporary, more "officially sanctioned" electronic music, is so manifest here. As ever, recounting sounds and sequences seems a fool's errand. Those familiar with Samartzis' work (of which scarce little has reached my ears in recent times--I miss his music!) will find it up to snuff with his best. For myself, the same is the case with Guionnet and La Casa. Windows open here, washing machine going, sounds of cooking and cleaning, the music blends in quite beautifully. What more can one ask?
A fine job, give a listen. brian Olewnick, Just Outside, april 2013
Trois pièces enregistrées en concert en 2007 mais tout juste parues. Approche ultra-silencieuse d’improvisation électroacoustique. Guionnet au saxo et aux micros, La Casa aux micros et à l’ordi, Samartzis à l’ordi et aux électroniques. Tous les trois jouent aussi du silence. Chaque moment sonore est placé délicatement en relation avec ce qui l’entoure et ne l’entoure pas. Trois histoires sonores au fil ténu mais soutenu. Three pieces recorded live in 2007 but just released. Ultra-quiet approach of electroacoustic improvisation. Guionnet on sax and microphones, La Casa on microphones and laptop, Samartzis on laptop and electronics. All three also play (with) silence. Each sonic intervention is delicated set in relation with what is (and is not) around it. Three sound stories with a thin yet consistent abstract narrative. Jean-François Couture, Monsieur Délire, may 2013